dimanche 8 novembre 2015

Retour sur la table ronde " Comment développer une offre dans la sharing economy ? " [nov 2015]


Un grand merci à Marc Tirel, Olivier Acher et Céline Conrardy pour leur partage d'expérience lors de la table ronde du 29 octobre dernier.

Ci-dessous la synthèse des différents exposés.

>> Marc Tirel, Auteur, Expert à l’Association Progrès du Management et Formateur
Panorama des activités émergentes dans la sharing economy.
Comment les nouveaux modèles de l’économie du partage sont en train d’impacter les activités de production, la création monétaire et la finance, les modes de consommation, l'élaboration et la circulation des connaissances.
Une grille de lecture synthétique articulée sur 2 axes : le mode de contrôle (Centralisé / Global vs. Distribué / Local) et la motivation (Profit vs. Production de biens communs).



Finance
Explosion du nombre de start-ups de la FinTech. Les volumes de recherche google sur ces sujets sont exponentiels. Toute l’économie naissante peut se faire disrupter par le blockchain (technologie support du bitcoin). Il n’y aura alors plus de plateforme, mais des systèmes open-source susceptibles d’uberiser les entreprises telles Uber. Tout à chacun peut lancer son business basé sur son propre réseau social.
Par exemple :
-> Light house fait du crowdfunding sans plateforme.
-> Lazooz : covoiturage où la monnaie se créé à partir du moment où l’utilisateur donne de l’information au système.
Plus d’info sur The Economist et notamment comment le Honduras s’en sert pour son cadastre. Explications sur Les Echos.
Les monnaies, comme le bitcoin sont convertibles en euro.400 à 500 cryptocurrencies circulent aujourd’hui.

Ripple, Ethereum : protocole nouveau pour penser l’internet de demain.
Enjeu : créer un internet qui rémunérerait automatiquement les producteurs de contenu.

Temps caractéristique de ces émergences : une année. Le temps s’accélère encore par rapport aux business models des plateformes.

Transports
Blablacar, Uber : Logique de croissance : il faut acheter les voisins, lever des fonds, être mondial directement.
Covoiturage-libre.fr : fonctionne avec des bénévoles. Logique humaine. Pour faire une alternative aux plateformes hégémoniques

Modes de production décentralisés
OSVehicule : construction de voiture en open-source, plans partagés sur le net. Concerne les tracteurs…
Open source ecology : Liste des modes d’emploi, liste des composants et des fournisseurs.
Protei : solutions pour dépolluer les océans.



>> Olivier Acher Directeur de l'Innovation d’HORIBA Jobin Yvon
Retour d'expérience sur le lancement et le développement initial du premier site 
www.sampleofscience.net de crowdsourcing d'échantillons scientifiques. 
Démonstration par l’exemple de la nécessité de développer la communauté et d’effectuer tout d’abord manuellement certaines taches avant de les automatiser. L’objectif est d’affiner le modèle et de développer « lean ».

Le point de départ de la réflexion était de faire du crowdsourcing adapté à une société d’instrumentation scientifique. La règle du jeu des scientifiques est de faire des publications. Les grands publishers ont des marges brutes de 66% (Elsevier). Industrie de la publication scientifique : 6 milliards d’euros. 
Quoi crowdsourcer ?
- Ebay : les trucs que l’on a dans le grenier
- Meetic : les relations homme/femme

Idée de crowdsourcer des échantillons scientifiques: Chaque équipe produit des échantillons avec des moyens compliqués. Sur le millions de nouveau articles scientifiques, 400.000 articles portent sur la chimie, material science, nanotech. Il y a donc 1 millions d’échantillons scientifiques nouveaux qui dorment dans les placards, armoires, etc… des centres de recherche. 
Raisonnement : plutôt que de faire circuler des pdf, faisons aussi circuler le résultat hardware de la recherche. La tentative a suscité beaucoup d’articles élogieux. 

Des organisateurs de conférence ont fait des partenariats, création de Sample Corner dans les conférences. Cependant la plateforme n’est pas devenue rentable suffisamment vite. Le site est en train d’être repris. 

Quelques conseils à ceux qui se lancent :
- Appliquer le lean start-up dès le départ : Le site web sert à présenter et à automatiser ensuite une fois que c’est amorcé.
- Uber, blablacar, etc… ont un marketing agressif. Nécessité d’orchestrer la montée en puissance par un travail actif de recherche et de fédération des premiers membres de la communauté.
- Valoriser l’activité en equity plutôt que de vouloir le faire au sein d’une structure établie.



>> Céline Conrardy, Head of Business Development boostHEAT
Les stratégies de désintermédiation dans le secteur de l'énergie.
Comment l'économie du partage transforme notre rapport à l'énergie.
Cas particulier d'application: l'uberisation d'un besoin ponctuel tel que le renouvellement de son système de chauffage.

La réduction des coûts des énergies renouvelables et l’avènement d’une production d’énergie décentralisée va faire émerger de nouveaux acteurs capables de regrouper des productions locales décentralisées par paquets structurés pour les échanger/vendre sur un marché global.

Les acteurs traditionnels de production d’énergie fossile disposent de ressources financières importantes pour orchestrer cette mutation. C’est le positionnement de Shell Future Energy Technology, qui consiste à investir dans les moyens de production et de transformation d’énergie décentralisés.
Ces acteurs vont chercher à désintermédier à la fois les fournisseurs d’énergie et les réseaux de distribution classiques de matériels. 

Cette désintermédiation pourra passer par de nouvelles plateformes digitales. Contrairement à AirB&B, Uber, etc… nous avons rarement besoin d’acheter un équipement de chauffage ou de production d’énergie renouvelable, il n’est donc pas possible de créer des plateformes dédiées avec des applications que les particuliers téléchargeraient et utiliseraient à chaque besoin.

Pour uberiser ce type de besoins ponctuels, nous observons plusieurs tendances de désintermédiation des acteurs de la chaine de valeur, par exemple:
- celui du service de proximité, avec des plateformes de services à domicile qui recommandent à la fois des personnels d’entretien, des nounous, et… et des plombiers qui eux-mêmes sont liés à des marques d’équipement de chauffage, ex : Serviceray
- celui du design et de la décoration d’intérieur, qui inclut l’équipement de chauffage comme un élément esthétique et de confort du logement 
au sens large, ex : Houzz.
Toutes ces plateformes permettent déjà d’acheter une solution de production d’énergie en dehors des circuits traditionnels et pourront bientôt devenir les bras armés d’acteurs capitalistiques proposant des solutions globales pour trader l’énergie décentralisée ainsi produite.



Céline Conrardy
Présidente du Groupe





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